Toute petite, j’ai dit à mes parents « Les humains n’ont rien compris. Ecoutez la nature et les animaux et vous comprendrez »
Autant vous dire qu’ils n’ont rien compris et que je leur ai fait peur.
Quant à moi, je ne mesurais pas la portée de ces paroles. J’avais deux ans.
J’étais très connectée à ces mondes invisibles et oubliés et j’ai passé mon enfance à comprendre dans mon environnement proche, j’étais la seule à les percevoir.
Puis j’ai mis tout cela entre parenthèse pour tenter de m’adapter à ce monde, jusqu’à l’âge de 33 ans, où ça m’a rappelé de l’intérieur et où je me suis autorisé et me ré-ouvrir à ces interactions avec les autres mondes. Les esprits de la nature m’ont beaucoup guidé et transmis leur sagesse. Et ça continue encore…
Mais je n’étais toujours pas heureuse dans ma vie. Il y avait toujours cette sensation d’un vide. L’hiver 2019, j’ai joyeusement fait un burnout. Un reset total de mes croyances et de l’identité que je m’étais construit.
Accueillant cela comme une opportunité de me recréer, j’ai posé un choix conscient et puissant de revenir à l’essentiel, et de réaliser enfin tout ce qui m’apporte de la joie et de l’intensité dans ma vie.
J’ai ainsi découvert la photo l’été suivant. Et tout à coup, je me suis rappelé de ce que je disais à mes parents.
« Et si je mettais la photo au service de cette nature qui a tant à transmettre ? »
J’ai ainsi suivi mon intuition en décidant de mettre la photo au service de la nature, en transmettant les messages des êtres y vivants.
Dès que ce choix fut posé, tout s’est accéléré.
Quelques jours après, je suis posé chez moi, pensant à tout cela, et, me vient une idée très forte : « Dessine un gorille »
Je ne l’ai pas fait tout de suite. Alors, cette pensée à commencer à être très présente et à tourner en boucle, jusqu’au moment où enfin, j’ai posé ce dessin sur un tableau. Dès que ce fut fait, un grand relâchement.
Puis tout à coup, je sens une énergie douce et puissante à la fois me prendre aux tripes. L’appel des gorilles !
Une sensation étrange m’habite. Je sais que je dois répondre à cet appel. Je le sens dans chacune de mes cellules. Je les reconnais. Eux, que jusqu’à présent, je ne voyais pas. Je dis OUI.
Depuis ce jour, les gorilles m’accompagnent et ouvrent la voie pour d’autres êtres vivants. Ils m’ont préparé et continuent encore, afin que je réponde à l’appel de chaque animal, esprit de la nature, végétal ou minéral. Et c’est par les loups que nous avons commencé.
Mais avant de démarrer, les loups nous ont bien testées dans notre engagement.
Septembre. Je rend visite à Sophie et ses chevaux. Je devais y rester trois jours et nous avions prévu d’aller rencontrer les loups qui sont en face de son terrain. Mais le parc était fermé jusqu’en milieu de semaine. Cela m’obligea à prolonger mon séjour. J’étais devoir rencontrer ces loups avant de rentrer chez moi au pays basque.
Puis, nous arrivons ce matin là, joyeuses, jour d’ouverture du parc. Mais là encore, parc fermé pour logistique imprévue. « Revenez cet après-midi ».
Nous nous regardons avec Sophie, rigolant de la situation. Et nous décidons d’aller marcher dans la forêt, juste derrière le parc des loups.
En arrivant, je ressens une belle énergie. Le soleil, le vent, les arbres grands et magnifiques nous accueillent.
Et c’est là, devant ce magnifique grand chêne aux grandes branches ouvertes comme des bras prêts à nous accueillir, que nous entendons en même temps un message intérieur fort et clair : « nous voulons que vous transmettiez ce que nous avons à dire ! » Ce sont les loups.
Ça y est, tout est clair. Ce que nous savions depuis des années concernant notre collaboration est en train de se mettre en marche. L’aventure commence avec les loups et leur environnement.
Alors, à présent, bienvenue à vous.
(extrait du livre Paroles de Loups)
INTERVIEW
Comment as-tu commencé la photo ?
Très connectée depuis toute petite aux mondes invisibles( pour nos 5 sens) et oubliés, je me suis rendue il y a 2 ans dans un grand parc en Espagne où les animaux vivent en semi-liberté, avec un bridge.
Je sortais à cette époque d’un burn out, qui entre parenthèses, a été la plus belle opportunité de ma vie de me reconnecter à l’essentiel , ce qui m’anime depuis toujours, la nature, les animaux.
La nature dans ce parc vibre très fort.
C’est alors que je me suis rappelée ce que j’avais dit à mes parents dès que j’ai pu l’exprimer : « les humains n’ont rien compris. Ecoutez la nature et les animaux et vous comprendrez ».
Et l’alchimie a alors eu lieu … « et si je mettais la photo au service de cette nature qui a tant à transmettre ? »
Quel type de photo préfères-tu faire ?
C’est une photo instinctive et toujours avec l’accord de l’animal.
J’aime beaucoup la billebaude, le côté pistage des animaux.
J’aime faire des photos des mammifères. Capter leur regard, leurs attitudes, les interactions entre les individus d’une même espèce ou avec une autre. Ces instants où l’animal, en étant simplement ce qu’il est dans sa vie, me fait ressentir quelque chose de profond. Et cela passe souvent par le regard.
Les yeux sont le miroir de l’âme n’est-ce pas ?
Quelle place a la nature dans ta vie ?
Vous l’aurez compris, la nature a une place essentielle dans ma vie. Je vis entourée d’animaux.
Partager des moments avec ma chienne ou mon chat me font ressentir énormément de joie, de gratitude.
Tout comme rencontrer un animal sauvage dans son environnement ou faire un gros câlin à un arbre.
La nature est pour moi un guide, une grande enseignante ainsi que chacun des êtres qui y vivent.
Et c’est ce que j’ai envie de transmettre avec la photo . Ré-apprendre à ECOUTER.
Les tribus, les arborigènes n’ont pas oublié. Peut-être qu’il n’est pas trop tard.
Et je crois que pour changer les comportements destructeurs d’une société coupée de ses racines , il faut que la conscience grandisse. La conscience que tout est vivant. Les animaux, les arbres, l’eau, la terre… communiquent en permanence avec nous. Pas de façon verbale. Mais la communication peut se faire de tellement de façons.
Depuis deux ans, je dédie ma vie à cela. A transmettre cette conscience et cette capacité à écouter.
Je rêve d’une société reconnectée à la nature.
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